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Abstract

En survolant en avion la campagne égyptienne, on plus simplement en observant les photos satellite, on est frappé par le tissu continu de gros villages, dont l’étalement apparaît phénoménal. Ce tissu reprend un maillage bien visible sur les premières cartes topographiques, notamment celles du Survey of Egypt (publiées à partir de 1908), ainsi que sur les cartes du XIXe siècle telles que celles Linant de Bellefonds (1854) et de la Description de l’Égypte (dressées en 1798-1800). La comparaison entre les cartes du début du XIXe siècle et celles du Survey un siècle plus tard montre que l’habitat plus dispersé qui se décèle dans ces dernières est pour l’essentiel apparu durant le XIXe siècle, avec la multiplication des ʿizba-s ou grands domaines, dont les bâtiments d’exploitation ont fixé de nouveaux habitants, et des kafr-s ou naǧʿ-s créés, souvent en lisière de l’oekoumène, par sédentarisation des Bédouins. Les cartes antérieures à 1800, quant à elles, ne sont pas assez précises et exhaustives pour restituer visuellement l’aspect des campagnes égyptiennes. En revanche, nous disposons de documents cadastraux complets, issus de deux cadastres à but fiscal, le rawk ṣāliḥī conservé à travers la recension d’Ibn Mammātī (m. 1209), et le rawk nāṣirī (1315) à travers celles d’Ibn Duqmāq (m. 1406) et Ibn al-Ǧīʿān (m. 1480). En outre, al-Nābulusī a recopié un rapport d’inspection systématique de la province du Fayyūm, réalisé en 1245 . Ces auteurs ont agencé des listes de villages par ordre alphabétique à l’intérieur de chaque province, et ces listes, comme les cartes ultérieures, renforcent de manière redondante l’impression d’un habitat concentré en villages.

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